JORGAN ONNEWIL ET LE MYSTÈRE DE LA PAGE BLANCHE
CHAPITRE 1 : UNE AFFAIRE FLOU
Attention, cette aventure se situe dans un monde parallèle. Toute ressemblance avec la réalité est involontaire.
Il était environ quatorze heure, lorsque je suis entré pour la première fois dans les locaux du Chipoteur. L'enquête que l'on m'avait confié la veille était des plus sensibles puisque, et le drame était bien là, la sortie du journal en dépendait. Je n'avais que quelques jours pour résoudre cette affaire. Rory Parthet, mon fidèle compagnon, avait titré cette nouvelle aventure « Jorgan Onnewil et le mystère de la page blanche ». Rory était un brave écrivain qui s'enthousiasmait à tenir le récit de mes activités professionnelles.
Comme convenu, je m'étais efforcé de trouver le bureau d'Edd Limeou, le rédacteur-en-chef du journal, afin qu'il ne m'expose précisément les détails de ce mystère. Edd était un homme bien trop jeune pour diriger une entreprise. Brun ténébreux, c'était un beau parti qui plaisait aux femmes. À mon entrée, je me souviens avoir senti cette étrange odeur de fleur de néroli qui – j'en fis l'analyse rapidement – provenait de l'encens qu'il faisait régulièrement brûler.
Edd n'avait pas perdu de temps en politesses et m'avait immédiatement tendu un morceau de papier. Elle était légère comme une plume, d'une blancheur qui ne pouvait être égalée par aucun parchemin. Je l'avais retournée à plusieurs reprises, forcé de constater qu'elle était totalement vierge. Néanmoins, une toute petite tâche marron se trouvait dans le coin gauche du verso. Tandis que je portais le papier à mon nez, ne faisant confiance qu'à mes sens, Rory avait commencé à poser des questions d'une banalité révoltante.
« Quand est-elle arrivée précisément ? »
« Celle-ci est arrivée hier matin, indiqua le rédacteur en chef d'un air agacé.
Cette indication m'interpelant, j'avais alors levé les yeux vers lui.
« Celle-ci ? Il y en a donc eu d'autres ? » avais-je demandé.
« Oui. Bien entendu. Il y a trois jours, mais c'est Sue Flancit qui l'a reçue. »
« Qui est cette Sue Flancit, interrogea Rory qui semblait étonnamment enthousiasmé par cette affaire.
« Elle était ma photographe... »
« Était ? »
« Comme je vous l'ai dis dans mon hibou, ces feuilles sont maudites. Après avoir reçu la sienne à son domicile, Sue s'est révélée incapable de prendre la moindre photographie. Voyez plutôt. »
Edd s'était alors penché vers le dernier tiroir de son bureau et en avait sorti une enveloppe. Comme attendu, il en avait tiré un tas de photographies qu'il étala sur le bureau, face à moi. Lorsque mes yeux s'étaient posés sur les visuels, mon cœur s'était accéléré. J'avais alors senti monter en moi cette excitation unique. Celle que je ne ressentais que face à de puissants mystères, celle qui me stimulait, celle qui était ma drogue.
« Fantastique ! » m'étais-je exclamé.
Floues. Elles étaient toutes floues, sans exception. C'était comme si chacune d'entre elles avaient refusé de se montrer.
« Peut-être un appareil défectueux ou une journaliste un peu fagituée ? Avait alors suggéré Rory, pragmatique comme son habitude.
« Ne dis pas de sottise, lui avais-je répondu, Sue est une très bonne photographe, il n'y a que toi qui ne la connait pas. Et puis je suis sûr que mister Limeou ne nous aurais pas fait venir s'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter ! Mais c'est...fascinant... »
J'avais alors remarqué que les oreilles de mon compagnon rougissaient de honte. Edd, aussi gêné que lui, m'avait néanmoins approuvé.
« En effet... si je vous ai fais venir c'est parce que... hier matin donc, c'est notre rédactrice Winny Kyogre qui a reçue cette même feuille. Depuis... elle est incapable de m'écrire la moindre chose potable ! »
Une nouvelle fois, Edd avait fouillé dans son tiroir pour en sortir quelques manuscrits. J'avais alors été étonné d'y lire des articles des plus triviaux : John a perdu son chat, pourquoi les citrouilles sont meilleures que les potirons, les cours ne servent à rien, allons à la plage... le contenu était d'autant plus effrayant que terriblement mal écrit.
« Splendide ! » m'étais-je exclamé à nouveau, contrariant légèrement le rédacteur-en-chef.
« J'ai fais tout ce que j'ai pu... m'avait-il expliqué d'un air triste et dépassé, elle m'a dit ne plus avoir d'idées, rien... c'était comme si elle avait...un trou. Comme si elle avait perdu son talent... »
« Le syndrome de la page blanche... » avais-je murmuré.
« Je crois que quelqu'un en veut au Chipoteur et nous lance une malédiction, s'était inquiété Edd Limeou. Si cela continue ainsi, je n'aurais bientôt plus personne pour assurer mes publications ! Je vous en prie, pouvez-vous me venir en aide ? »
« Eh bien c'est à dire que nous n'avons aucun indice, avait avoué Rory, ça me paraît compliqué, je ne pense pas que nous puissions... »
« Bien entendu mister Limeou ! M'étais-je exclamé d'un ton joviale, coupant Rory, tandis que je me relevait de la chaise où j'étais assis, cette affaire est tout à fait extraordinaire ! »
Après lui avoir serré la main, je m'étais alors dirigé vers la sortie, tandis que Rory me courait après.
« Mais où vas-tu ? » m'avait-il demandé.
« Au salon de thé de Mme Pieddodue bien évidement ! »
« Hein ? Pourquoi ça ? »
« Ca me paraît l'évidence même mon cher Rory ! Tu n'es pas très observateur ! »
La suite, dans le prochain numéro du Chicaneur.
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À chaque numéro, je vous demanderai, très cher lecteur, d'
accompagner votre commentaire habituel (dites moi si vous aimez, si vous n'aimez pas etc...)
d'une proposition. Il peut s'agir soit d'un personnage (farfelu ou non) du type « vieux bossu à la voix féminine », « hibou unijambiste »... ou d'un élément du type « une voiture moldue », « une cape de digestion », « un râteau », « un Nimbus 2000 »...
Chaque mois, je choisirai l'une de vos propositions que j'intégrerai à l'histoire !
Par ailleurs, chaque nom du récit est l'anagramme d'une personne existante, existante sur P12 ou ayant un lien avec Harry Potter. Vous pouvez vous amuser à les déchiffrer si le cœur vous en dit !
Article rédigé par Jesse/Tony, illustré par Valentine.