Le jour d'après

Les sorciers ne sont généralement pas très anxieux de ce genre de nouvelles. Vous savez, les soi-disant apocalypses qui sont repoussées sans arrêt ? Notre côté parano est décuplé durant ces périodes. En effet, nous regardons sans arrêt le ciel, faisant attention au moindre nuage à l’horizon, qui prend soudain un air apocalyptique. Ou, quand un ami surgit derrière nous pour nous faire sursauter, que notre cœur bat la chamade.

Les décorations de Noël avaient quand même été mises par les elfes qui gesticulaient dans tous les sens, certains même en venaient à vouloir s’enfuir, les plus modestes d’entre eux réclamaient leur liberté, car, après tout, ils allaient mourir demain alors autant croquer la vie à pleines dents. Même si le côté réaliste des sorciers – sorciers bien évidemment attentifs aux prédictions des professeurs de Divination du château - les boutiques de friandises de Pré-au-lard ont connu un dévalisement total le 21, et ne parlons pas des fêtards qui ont mal fini aux Trois-Balais… Dire des noms, ce n’est pas mon genre, mais qui sait, avec quelques Chocogrenouilles, peut-être que je changerais d’avis. Du côté des Serdaigles, le nez dans leurs bouquins ou bien cachés derrière leurs exemplaires du Chicaneur, la panique n’était pas de mise. Jetant tout de même des regards furtifs au panneau d’affichage qui offrait, même malgré les adultes les enlevant systématiquement, un grand nombre de fêtes secrètes pour le soir de la « fin du monde ». Tandis que certains disaient que c’était dans la nuit du 20 au 21, d’autres s’acharnaient à dire qu’elle aurait lieu durant la journée, et d’autres théories optaient pour la nuit du 21 au 22. Alors qui croire ? Ou ne pas croire ?

Le jour après cette longue mascarade, qui toucha toutes nos volières, les choses reprirent leur cours normal – ou à peu près. Les quelques peureux qui avaient dévoilés leur flamme à leur bien aimée se voyaient maintenant contraints d’en assumer les conséquences. Dans certains cas, cette « fin du monde » avait bien fait les choses, et avait poussé un jeune homme timide à faire le premier pas ; mais d’autres en ressortaient encore plus malheureux. Les Serdaigles qui ressortaient d’une soirée tardive, mettaient une potion revigorante de leur préparation dans leur cookie matinal (petit déjeuner à 13h, évidemment), et repartaient pour une belle journée ensoleillée en lançant des « je le savais ! » à tout va. Voilà comment se sont déroulés les événements troublants de ces derniers jours, qui, même si on en rit, ont causé le suicide de quelques moldus. Heureusement pour Poudlard12, nous n’avons aucune perte. Des blessés, oui, vu que Peeves s’est donné le droit de balancer des ustensiles sur quiconque passait sur son chemin, en criant des « C’est la fin, le ciel nous tombe sur la tête » pour essayer d’effrayer les âmes sensibles.

Bonne année et à la prochaine fin du monde...


Article rédigé par Giinny Van Lackshad, illustré par Taylor Miller Anderson