Le québécois 101 ou comment me comprendre quand je ne fais pas attention

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Qui ne s’est jamais demandé ce que je pouvais bien raconter avec mes mots et expressions sorties de nulle part ? Ou tu t'es dit fin connaisseur de la culture québécoise parce que tu connais quelques tounes de Céline Dion et du coup, tu crois tout savoir des Québécoises et des Québécois ? Ou peut-être parce que tu connais le Canadien de Montréal, qui ne connaît pas le mythique club de hockey, même de l’autre côté de l’océan ? Sauf que les règles dudit hockey, tu ne sais pas qu’est-ce que ça mange en hiver. Bien sûr, tout ça, ce sont des trucs de Moldus, mais ça fait partie de moi. Oui, oui. Je t’entends te poser des questions sur ce que je viens de dire. Rassure-toi, même les personnes que je connais depuis bientôt 3 ans ne comprennent même pas ces expressions. Comme je ne comprends pas certaines de vos propres expressions. Mais... commençons par le début. Et quand je dis début, ça veut tout simplement dire un peu d’histoire sur ceux que vous considérez comme vos cousins ou vice versa.

Pour faire court : Jacques Cartier, un navigateur de Saint-Malo et mandaté par le roi François 1er, effectue son premier voyage vers le Nouveau Monde en 1534. Il vient ici trois fois et plusieurs de ses hommes mourront soit de maladies ou de froid. Bin oui. Cependant, Jacques Cartier aurait placé quelques croix ici et là, dont une sur le Mont-Royal, à Montréal pour montrer que la France y avait posé ses petits pieds. Joli endroit en passant.

Ensuite, petit saut dans le temps, vers 1660, la colonie appelée Nouvelle-France est composée principalement d’hommes. On dit, bien communément, qu’il y avait 8 hommes pour 1 femme dans la colonie. Alors, Louis XIV et certains de ses conseillers proposent d’envoyer des Filles du Roy (principalement des filles orphelines qui n'avaient aucun avenir en France) dès 1663. En moins de 10 ans, la population a plus que doublé. Chaque Québécois et Québécoise ont une Fille du Roy comme ancêtre. Elles sont considérées comme les Mères de la nation et cela à juste titre.

Cent ans plus tard, ce qui se pointait à l’horizon survint. En 1760, c’est la Conquête. Les Britanniques attaquent Québec et Montréal. Ils veulent conquérir le territoire de la Nouvelle-France qui s’étendait de Québec jusqu’à la Nouvelle-Orléans et englobait tout l’Ontario. Comme la population n’était pas assez abondante dans la colonie française, la bataille sera gagnée par les Britanniques, mais un territoire d’irréductibles Canadiens français résistera. Oui, oui, comme dans ce livre que les Moldus aiment bien, celui avec les deux moustachus. Les Canadiens français, qui deviendront par la suite les Québécois, ont su résister à la culture anglophone, grâce à des lois qui parfois, donnent droit à des traductions plutôt cocasses.

Alors, pourquoi vous fais-je un petit cours d’histoire ? Parce que toutes nos expressions viennent de là. De nos racines françaises et se sont métamorphosées avec l’arrivée de ceux qui nous ont conquis. Notre langue est un savant mélange de français et d’anglais. Je sais que beaucoup vont dire que ce n’est pas du vrai français. Mais qu’est-ce que le vrai français ? Celui que l’on parle dans le Sud de la France ? Celui du Nord ? Celui de Paris ? Ou celui du Québec ? Selon moi, il n’y en a pas. Le premier qui me dit le contraire ira expliquer pourquoi il s’est retrouvé la cheville au plafond et la tête vers le sol.

Au Québec, on niaise pas avec la puck et on va se manger une poutine avec du vrai fromage en crotte. On va capoter quand la première neige va tomber, mais on va brailler et chialer rendu en février parce qu’il fait frette. Chez moi, on magasine et on se stationne. On est crampé quand on vous entend dire déjeuner pour notre dîner et dîner pour notre souper. Mais pourquoi pas, c’est ça qui fait votre charme.

Vous allez vous demander ensuite pourquoi j’ai décidé d’écrire ce petit article, très exhaustif, sur ma culture ? Juste pour rire un tout petit peu, si vous voulez, et du même coup, vous apprendre quelque chose. C’est ce qui fait le charme de notre maison. Les participants à Miss et Mister Serdaigle l’ont dit et répété : notre maison est un exemple d’ouverture d’esprit et c’est pour cela que j’ai décidé, pour une rare fois, de parler de moi et de l’histoire de mon Québec.

Et qui sait, la prochaine fois, s’il y en a une, je pourrais vous parler de mon Québec d’aujourd’hui. On verra bien.


Petit lexique: toune = chanson; niaise pas avec la puck = on ne perds pas son temps; fromage en crotte = fromage en grain; capoter = être excité; brailler = pleurer; chialer = se plaindre; frette = c'est plus froid que froid; magasiner = faire les magasins; stationner = se garer; crampé = rire à en avoir des crampes

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Commentaires

1. Le Lundi 11 novembre 2019, 08:31 par Joplin Romney

Trop bien Catherine. Depuis longtemps le Québec me fait rêver. J'y ai des amis, certains virtuels, d'autres qui sont allés s'y installer. Merci pour ton article.

2. Le jeudi 14 novembre 2019, 15:11 par Jessica

Merci pour ton article je connais "le fromage en crotte" mais je sens que je vais utiliser ses expressions (aaa)

3. Le samedi 16 novembre 2019, 16:58 par Thalia

J'adore les expressions québécoises *-*
(mais on utilise "stationner" nous aussi :o)

4. Le Lundi 18 novembre 2019, 18:18 par Ella

Moi qui espérait croiser le Pantoute qui m'avait tant choquée…

Mais c'est un super article bien amusant ! *^*